Accident de car en Isère : retour sur une journée de mobilisation
Du 25 février au 4 mars, 40 enfants de 6 à 12 ans ont participé à un séjour de ski dans les Hautes-Alpes. Le séjour entièrement organisé par Evasion 78, prestataire de service lié par un marché à la Ville, s’est très bien déroulé. Le 4 mars, les enfants et leurs accompagnants rejoignaient la gare de Grenoble pour un retour à Sceaux en TGV quand, vers 8 h 30, le chauffeur du car a été, semble-t-il pris d'un malaise. Le car a alors dévalé une pente pour s’arrêter six mètres plus bas, restant fort heureusement sur ses roues. À noter le fait que tous les enfants avaient attaché leur ceinture de sécurité à probablement évité un bilan bien plus lourd.
Alertée par un animateur de l’organisme organisateur du séjour (Evasion 78), la Ville a alors mis en place immédiatement une cellule de crise comprenant le maire, le premier adjoint au maire, la direction générale des services ainsi que l’adjointe du chef de service Animation en charge de l’organisation des séjours. Une élue membre de la majorité ainsi que des collaborateurs de différents services ont immédiatement proposé d’apporter leur concours pour les actions à mettre en œuvre.
Des informations venant de l’organisme organisateur du séjour faisaient état de l’hospitalisation d’une dizaine d’enfants, alors que des médias annonçaient 21 victimes dont plusieurs personnes - parmi lesquelles des enfants - en urgence "absolue" ou "relative", selon les termes utilisés.
Parmi les victimes, le chauffeur et son accompagnante apparaissaient comme grièvement blessés et une animatrice encadrante blessée également, moins gravement.
La situation au cours de la matinée était très évolutive. Les enfants étaient répartis sur différents sites et les équipes d’encadrement étant très occupées pour accompagner les enfants en fonction des besoins, notamment vers les hôpitaux.
Mise en place d'une cellule de crise
Les informations étant alors discordantes quant à l’état de gravité de la santé des enfants, la Ville décidait d’attendre de disposer d’informations précises et fiables de la part des autorités préfectorales avant de prendre contact avec les familles. Le Préfet constitue en effet dans ce type de circonstances, l’interlocuteur officiel des maires pour la prise de décisions en situation de crise.
Une fois ces informations obtenues en fin de matinée, les membres de la cellule de crise ont contacté chacune des familles. Toutes les familles n’étant pas joignables, un courriel était envoyé à toutes en milieu de journée. Les parents étaient invités à se rendre s’ils le souhaitaient en mairie pour un échange plus personnalisé.
De nombreux parents se montraient à juste titre très inquiets à la suite de la publication par différents médias d’images et d’informations particulièrement préoccupantes, alors même que les informations venant des services institutionnels étaient désormais plutôt rassurantes. Grâce au concours de l’ADAVIP (Association d'aide aux victimes d'infractions pénales), une cellule psychologique était mise en place en milieu de journée au sein de la mairie et accueillait plusieurs familles qui le souhaitaient.
Un accueil à la mairie était organisé pour une ouverture le temps nécessaire au-delà de la fermeture habituelle à 12h le samedi. Des agents volontaires se sont ainsi relayés pour assurer un accueil physique et téléphonique jusqu’à 1h30 du matin.
Le maire, en lien avec la direction générale des services, assurait les relations avec les services préfectoraux, ministériels et du rectorat. Il répondait également aux nombreuses sollicitations de la presse écrite et audiovisuelle présente sur site toute la journée.
La direction générale des services assurait le lien avec les services de la zone de défense ainsi qu’avec les services de sécurité, synthétisait les informations pour une diffusion au sein de la cellule de crise et coordonnait l’action des agents mobilisés sur la situation.
Une coordination exemplaire des services des communes, de l'État et de secours
À Corps, où l’accident s’est produit, la prise en charge des victimes de l’accident s’organisait rapidement et efficacement sous la houlette des services du préfet de l’Isère. 90 sapeurs-pompiers du SDIS (Service départemental d'incendie et de secours) de l’Isère et deux hélicoptères de la sécurité civile basés dans le département étaient impliqués.
Le maire de Corps se rendait immédiatement sur place et réquisitionnait des lieux d’accueil, en particulier un hôtel situé à proximité, ce qui permettait d’offrir aux enfants qui n’étaient pas hospitalisés pour examens, un hébergement adapté et qualitatif, grâce à une collaboration active des équipes de l’hôtel, le concours d’enseignants de Corps et du rectorat de Grenoble.
Des personnes arrivées sur les lieux peu après l’accident témoignent :
« Mon épouse et moi-même sommes arrivés les premiers sur le lieu de l'accident, avec un autre touriste. Je voudrais souligner le travail qui a été fait par les accompagnants car ils ont su garder les enfants calmes en étant eux-mêmes restés calme. Lorsqu'on a sorti les enfants du car, aucun n'était paniqué... ils ont tous dit merci à chaque maillon de la chaîne humaine car on les aidait. Un calme, une politesse, une attitude exemplaire pour des petits bouts malgré l'ampleur du drame. »
11, puis 18 enfants, étaient en effet transférés par les services de secours vers différents hôpitaux pour des examens. Les modalités de retour des enfants pouvant voyager étaient très vite examinées.
La question pouvait se poser pour certains enfants de savoir s’il était préférable qu’ils restent jusqu’au lendemain sur site afin de leur apporter l’attention dont ils pourraient avoir besoin et leur permettre de se ressourcer, mais l’option d’un retour dès que possible (et si possible le soir même) au sein de leurs familles était ensuite adoptée en milieu d'après-midi.
Cela supposait un acheminement jusqu’à Grenoble que le sous-préfet de Vienne, en lien avec le préfet de l’Isère, organisait avec des moyens de l’État. Les enfants qui n’étaient pas en cours d’examen à l’hôpital ont été regroupés dès l'après-midi au sein de l’école des pupilles de l’air et de l’espace à Grenoble.
L'organisation du retour des enfants
À l’issue des examens réalisés, tous les enfants accueillis à l’hôpital étaient considérés comme pouvant prendre le train dès le soir même pour revenir à Sceaux, par les médecins et experts habilités. Le retour de l’ensemble des enfants à Sceaux pouvait alors être organisé, ce qui représentait une très bonne nouvelle dont les familles étaient immédiatement informées.
Grâce au concours du ministre des Transports et de la secrétaire d’État chargée à la Jeunesse et du Service national universel, une solution était trouvée avec la SNCF pour que l’ensemble des enfants et leurs accompagnants puisse prendre un train dès le samedi 4 mars. Les enfants étaient donc acheminés vers la gare de Grenoble pour un départ de train à 20h 04.
Les services de la préfecture de l’Isère faisaient appel à des agents pour compléter l’encadrement par les animateurs de la structure d’organisation du séjour, très sollicités et parfois eux-mêmes blessés. La SNCF mobilisait d’importants moyens pour assurer un voyage dans les meilleures conditions possibles aux enfants et leurs accompagnants.
Un accueil spécifique était par ailleurs organisé par les services de la SNCF à la gare de Lyon pour assurer un transfert fluide et sécurisé vers le car que la Ville avait affrété dans la journée pour que les enfants rejoignent la mairie de Sceaux et leurs familles.
Le premier adjoint au maire, le directeur général des services et plusieurs collaborateurs se joignaient aux équipes d’animation pour compléter l’encadrement des enfants pour cette dernière phase du retour en car.
Le maire, la secrétaire d’État, la rectrice de Versailles et le secrétaire général de la préfecture des Hauts-de-Seine, ont accueilli les familles à l’hôtel de ville en attendant l’arrivée du car, à 00h30.
Dès le lundi 6 mars, à l’initiative du directeur académique des Haut-de-Seine et de l’inspecteur de l’Éducation nationale de la circonscription de Sceaux, un accompagnement psychologique était mis en place dans les différentes écoles où sont scolarisés les enfants concernés par le séjour de vacances. Quatre professionnels sont mobilisés à cet effet.
Cinq jours après l’accident, certains enfants et parents font l’objet d’un suivi médical spécifique. L’animatrice blessée a pu rentrer chez elle. Quant au chauffeur, il est toujours hospitalisé pour des examens ; il est hors de danger mais très choqué de l’accident. Son accompagnante reste sous surveillance mais les nouvelles sont rassurantes.
Une issue rapide et heureuse grâce au concours de nombreuses personnes
La Ville remercie très chaleureusement :
- les animateurs de l’organisme organisateur du séjour qui avaient notamment veillé à ce que les enfants soient tous attachés avec leur ceinture de sécurité, ce qui a permis de les préserver, et qui ont encadré les enfants dans les meilleures conditions possibles ;
- les services de secours et de sécurité, en particulier ceux du SDIS de l’Isère ainsi que les services de la gendarmerie de l’Isère ;
- le maire de Corps et son équipe ainsi que les bénévoles et enseignants qui ont encadré les enfants sur place ;
- le préfet de l’Isère et le sous-préfet de Vienne, qui ont agi tout au long de la journée pour la prise en charge des enfants et leur acheminement ;
- les rectrices de Versailles et de Grenoble et leurs équipes qui ont veillé notamment à ce que l’accueil des enfants dans leurs écoles à la rentrée se passe dans les meilleures conditions ;
- le préfet des Hauts-de-Seine, le secrétaire général de la préfecture ainsi que les services de police nationale des Hauts-de-Seine ;
- le ministre des Transports et ses collaborateurs ;
- le président de la SNCF et le directeur des gares d’Île-de-France ;
- la secrétaire d’État chargée à la Jeunesse et du Service national universel ;
- le responsable du service d'aide aux victimes d'urgence de l’ADAVIP 92 et son équipe, qui a assuré et en tant que de besoin à assurer des permanences psychologiques en mairie ;
- la SAVAC qui a mobilisé un car et son chauffeur dans un délai très rapide pour acheminer les enfants et leurs accompagnants de la gare de Lyon à Sceaux ;
- les élus et les agents communaux qui se sont mobilisés au fil de la journée ;
- les familles qui ont accompagné les démarches menées et rassuré leurs enfants dès qu’elles l’ont pu avec beaucoup de calme malgré leurs grandes inquiétudes légitimes, et notamment les familles qui se sont rendues sur place le jour même et ont aussi participé à l'encadrement des enfants pendant le trajet de retour sur Sceaux.
Enfin la ville présente ses plus sincères vœux de rétablissement aux enfants, aux accompagnateurs et au chauffeur du car.