Les origines du village et du Domaine (12e - 17e siècle)
La première mention de Sceaux (du latin cellae, petites maisons) remonte à 1120.
À partir de 1203, la paroisse de Sceaux se sépare de celle de Châtenay et devient une paroisse indépendante.
Le village se constitue en deux parties :
- à l’Ouest : « Sceaux le grand », noyau historique de la ville ;
- à l’Est : « Sceaux le petit », qui disparaît au 17e siècle.
À côté de l’église, se constitua au 15e siècle un domaine seigneurial. À partir de 1670 et pendant un siècle environ, ce domaine prend une place prépondérante dans l’histoire de Sceaux :
- en 1670, acquisition par Jean-Baptiste Colbert du premier château construit en 1597 ; • Colbert achète de nombreux terrains et constitue un grand domaine dans lequel il fait venir Le Nôtre qui crée l’Octogone et les cascades, alimentées par les eaux du rû d’Aulnay et du Plessis-Piquet (Plessis-Robinson). Colbert fait transformer l’ancien château qui devient une grande demeure à cinq corps de bâtiments, avec deux ailes en retour. Il fait également construire les pavillons d’entrée et le pavillon de l’Aurore, qui subsistent aujourd’hui, et réunit au domaine le Petit château.
- Entre temps, le village, grâce aux libéralités de Colbert, se développe, profitant de la présence de l’important marché aux bestiaux de Sceaux inauguré en 1678 dont subsistent encore les deux bâtiments entourant l’entrée, inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Le village compte 500 habitants environ en 1680, 630 en 1709.
- À Colbert succède son fils le marquis de Seignelay en 1683 qui embellit considéra- blement le domaine. Agrandissant le parc, il y fait creuser le grand canal et construire l’orangerie.
- Après son décès en 1690, le domaine de Sceaux est vendu au duc du Maine, fils de Louis XIV et de Madame de Montespan, et à son épouse, née Condé. La duchesse installe alors une cour littéraire, dont fait partie Voltaire. C’est l’époque des fameuses « Nuits de Sceaux ». La duchesse fit construire, en annexe du domaine, le pavillon de la Ménagerie, entouré de son jardin appelé « Petit parc », connu aujourd’hui sous le nom de « jardin de la Ménagerie ».
- Dans le village fut créée, vers 1740, une manufacture de faïences, vite célèbre, dont il reste encore de nos jours l’aile Nord rue des Imbergères.
Pendant la Révolution française
- Passé aux mains du duc de Penthièvre en 1775, puis à sa fille la duchesse d’Orléans, le domaine est confisqué à la Révolution. Converti en école d’agriculture, le Domaine est nationalisé pour peu de temps.
- La ville de Sceaux est rebaptisée “Sceaux l’unité” par décret de la Convention. Son premier maire est élu en 1790.
- Le Domaine, remis en vente en 1793, est acquis par Lecomte, riche négociant, qui fait raser le château et le pavillon de la Ménagerie.
- En 1798, c’est à Sceaux que Jean-Baptiste Bernadotte, qui devient roi de Suède en 1818, épouse Désirée Clary.
Au 19e siècle
- La ville devient sous-préfecture du département de la Seine en 1800. Elle compte 1 348 habitants en 1801.
- Entre temps, la fille de Lecomte, propriétaire du domaine, a épousé le duc de Trévise, fils d’un maréchal d’Empire. Ce dernier fait redessiner le parc sur le plan ancien et construire, en 1856, le château actuel.
- La première ligne de chemin de fer reliant Denfert à Sceaux est construite en 1846. Elle favorise l’essor de la ville et marque les premières transformations urbanistiques de Sceaux.
- La ligne de Sceaux apporte son flot de parisiens venant profiter du « Bal de Sceaux » au jardin de la Ménagerie. Nombreux sont ceux qui font construire leurs maisons secondaires à Sceaux aux côtés des résidences principales de ceux, qui travaillant à Paris, empruntent quotidiennement la ligne de Sceaux. C’est en descendant de ce train qu’en 1878, Paul Arène et Valéry Vernier, disciples de Mistral, découvraient le monument funéraire de Florian, fabuliste et auteur du roman pastoral Estelle dont une des chansons est en langue d’Oc. Dès lors Sceaux devient lieu de pèlerinage méridional et cité félibréenne.
- La première mairie est construite en 1843 et la sous-préfecture vingt ans plus tard par le même architecte, Claude Naissant. La municipalité, en manque d’espace, s’installe dans le bâtiment de la sous-préfecture en 1887 qui jouxte la Gendarmerie édifiée en 1870.
- Le lycée Lakanal, “premier lycée à la campagne”, est ouvert en 1885.
- En 1895, la ligne de Sceaux disparaît et le marché de Sceaux voit le jour non loin de l’ancien débarcadère.
- Cette même année, Pierre Curie épouse Marie Sklodowska. Les deux savants habitent à Sceaux plusieurs années et y sont enterrés avant d’être inhumés au Panthéon. Leurs enfants, Irène et son mari Frédéric Joliot-Curie, reposent au cimetière communal.